Un ouvrage d'Isaac ASIMOV - 1952

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Présentation

La Fondation a été créée par Hari Seldon aux confins de la galaxie pour faire face à la chute du premier Empire Galactique. Composée à l'origine des plus brillants scientifiques de l'Empire, elle a pour vocation de servir de base à l'épanouissement d'un nouvel empire stable et civilisé. Sa destinée a été tracée par Hari Seldon et sa psychohistoire (cf. Fondation) de sorte que nul ne semble apte à endiguer son expansion. Sa réputation s'accroît en périphérie puis jusqu'au cœur même de l'Empire décadent. La confrontation entre le passé et le futur devient inéluctable lorsqu'un général brillant et ambitieux de l'Empire, Bel Riose, apparaît sur la scène.

Mais le danger ne vient pas toujours de là où on croit, et la Fondation doit bientôt faire face à la plus terrible des menaces : une brèche dans le plan Seldon. Car si la psychohistoire a pu calculer les grandes tendances liées aux masses, rien ne pouvait prévoir l'apparition d'un conquérant mystérieux doué de pouvoirs psychiques surprenants, le Mulet. L'ignorance de Hari Seldon quant à l'existence du Mulet abat le moral de la Fondation persuadée jusque-là de son invulnérabilité programmée.

L'ultime espoir de la Fondation repose dès lors sur la mythique Seconde Fondation dont on ignore l'emplacement, dont l'existence même est incertaine. Une poignée de naufragés de la Fondation s'engage alors dans une course contre le Mulet pour la retrouver et l'avertir du danger.

 

Personnages centraux : Bayta et Toran

Ni le général Bel Riose ni Lathan Devers pour la Fondation, malgré la volonté qui les anime, n'ont de réelle influence sur l'aboutissement du conflit qui oppose l'Empire à la Fondation. Ils ne sont que deux marionnettes dans un schéma préétabli. En revanche, Bayta et Toran, jeune couple fraîchement marié, doivent agir pour faire face au Mulet ainsi qu'à la tourmente qui les poursuit. En compagnie de Magnifico, le bouffon évadé du Mulet, et d'Ebling Mis, le plus éminent psychologue de la Fondation, ils trouvent un but à leur fuite : rejoindre la Seconde Fondation. Mais conservent-ils leur liberté d'initiative face à un être capable de manipuler les émotions ? Leur plus grand mérite est de savoir rester humains entre eux et avec leur entourage dans cet enchevêtrement d'influences pour la maîtrise de la Fondation… et donc de la galaxie.

 

Analyse : Les limites de la prédiction

Rares sont les sciences s'appuyant sur des calculs mathématiques et des axiomes corrects qui peuvent faire de grossières erreurs. Il faut dire que les sciences se contentent généralement de traiter du présent et non d'un futur lointain. La psychohistoire subit quant à elle cette contrainte et ne peut donc prétendre à l'exactitude absolue. Une prédiction psychohistorique s'appuie en effet sur une société à un moment donné. Rien ne permet alors d'imaginer quelles seront les innovations techniques majeures (ne manquait-il pas l'informatique dans la quasi-totalité des œuvres de SF antérieures aux années 90 ?) susceptibles de bouleverser les préceptes initiaux. Sans une mise à jour régulière, la psychohistoire devient aussi incertaine que la météorologie (rapprochement utilisé dans Prélude à Fondation).

La psychohistoire est-elle un leurre pour autant ? Pas si l'on considère que seul un être aux pouvoirs exceptionnels et statistiquement improbable est nécessaire pour la prendre à défaut. Le Mulet est cet homme ! Porté par une amertume mégalomane, il est doté de pouvoirs mentaux permettant de contrôler les émotions d'autrui. Cette capacité d'interférer sur les sentiments est particulièrement bien domptée par Asimov qui la rend crédible et terrifiante. Qui a dit que les émotions rendent un homme plus fort ?

Les limites de la psychohistoire sont bien réelles. Mais le mérite de son créateur (Seldon ou Asimov au choix…) est d'en avoir été conscient. L'erreur n'est pas grave en soi, seul l'excès de prudence dans la crainte de se tromper est sanctionnable. Mais la psychohistoire recèle visiblement d'autres ressources pour parer à ses lacunes, d'autres échelons de compréhension qu'il faut gravir pour saisir la situation dans son ensemble.

 

Critique

Fondation et Empire permet à la petite protégée d'Asimov de franchir un cap dans son évolution, d'être confrontée à des périls croissants. Second volet de la trilogie initiale, il est peut-être le moins éblouissant. Car si les ennemis de la Fondation gagnent en maturité et en richesse dans le récit, la politique interne passe au second plan. Ce léger bémol est probablement lié au fait que Fondation et Empire sert de transition entre les deux chefs d'œuvre qui l'encadrent. A dévorer cependant d'urgence rien que pour apprécier les rebondissements concoctés par le maître Asimov.

Appréciation

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